Voici un article qui nous rappelle comment est née l’association, et de quelle manière elle a grandi.
Vivre à Aniane est née en 1995. Pour en préciser la filiation, il faut évoquer Culture et Liberté, un mouvement d’Éducation Populaire implanté à Aniane à la fin des années 1970 avec pour finalité de contribuer – par l’animation, la formation ou des voyages d’étude – à la construction d’une société qui respecte les personnes et où chacun puisse trouver sa place.
Quand Culture et Liberté a cessé ses activités, au milieu des années 1990, ses militants se sont retrouvés, avec beaucoup d’autres, dans le collectif citoyen opposé à l’implantation à Aniane, au sein de l’ancienne abbaye, d’un centre de rétention (où les personnes retenues ne disposaient d’aucun droit), décidé dans le cadre des lois Pasqua sur l’immigration.
Ce centre ne « fonctionnera » que quelques mois, suffisamment pour souder ceux qui s’étaient rencontrés à cette occasion et les amener même à jouer les prolongations en répondant à la question : « Comment bien vivre à Aniane ? »
Bruno Pioch, un des membres fondateurs, nous raconte : « Nous sortions de notre époque de lutte contre le centre de rétention et nous venions de décréter que notre environnement avait besoin de création de lien. Nous voulions donner une suite enthousiaste à ce combat que nous avions gagné et qu’il y ait une adhésion des villageois : comment toucher les personnes, fidéliser les familles ? »
La réponse ne tarda pas à venir avec un projet associatif conçu essentiellement pour le maintien et le renforcement du lien social, l’accueil et l’intégration des nouveaux anianais : en 1998, l’association louait un hectare de terrain et mettait en place un « jardin partagé », avec des parcelles irriguées par l’eau du canal de Gignac.
Tout de suite, dès les premières réunions, nous avons eu de nombreux inscrits. Beaucoup d’adhérents bénévoles motivés ont participé ensemble à la construction du jardin.
Ce lieu d’activité dans la nature donna la possibilité à chacun de jardiner, avoir des espaces collectifs de jardinage et aussi pouvoir pique-niquer, avec des aires pour les enfants et des repas partagés. C’est aussi un lieu de rencontre, de défoulement, de respiration.
Nous avons accueilli beaucoup de monde sur les parcelles et sur l’aire collective : des nouveaux Anianais, des jeunes qui se « cherchaient », puis des parents, et grands-parents. Nous avons participé à des rencontres, des amitiés sont sont nouées…
Bien d’autres initiatives collectives suivront, contentons nous d’évoquer : partages de savoirs, cuisine partagée, la création du jardin Saint Rome… toutes toujours d’actualité.
« S’il m’était demandé de résumer Vive à Aniane par un mot », écrivait un jeune stagiaire, « c’est celui de partage qui me semble convenir. Il suffit de se plonger dans les débats, textes, projets et réalisations de VAA. »
Par ailleurs VAA c’est aussi des soirées jeux, des fêtes (qui a oublié les danses indonésiennes ?), des échanges culturels et des rencontres autour d’un repas, d’un groupe de musique, ces belles fêtes de la bourse aux plantes ou « Au bonheur des jardins ».
Vivre à Aniane propose aujourd’hui encore à un nombreux public de tous âges et de toutes conditions sociales diverses activités et animations.
L’association est reconnue comme association d’éducation populaire par le ministère de la Jeunesse et des Sports. Elle est soutenue par la municipalité, le conseil régional, la caisse d’allocations familiales, le conseil départemental et en particulier par sa direction départementale de la solidarité…